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vendredi, 17 avril 2015 05:18

La riviera retrouvée

Une balade de charme sur des sentiers sauvages, entre jardins luxuriants, demeures extravagantes et délices de la cuisine provençale. Redécouvrir la Côte d’Azur et partir en balade le long des sentiers des caps entre Nice et Menton… Une bonne idée pour fuir la foule et éviter de bronzer idiot. Et découvrir un autre aspect du littoral au-delà de son vernis manucuré.

De caps en promontoires, de passages en corniches et falaises escarpées, qui pourrait croire que, si près de l’agitation estivale, la nature a gardé tous ses charmes et fait encore valoir ses droits? Peu connus, ces chemins au pied des vagues se jouent du relief côtier. Un parcours de plusieurs dizaines de kilomètres de la pointe de l’Aiguille au cap Martin en passant par le cap d’Ail, le cap Ferrat ou le cap d’Antibes qui se découvre uniquement à pied.

Un prétexte également pour suivre les traces de la Belle Epoque, de la fin du Second Empire jusqu’en 1914. Le temps où toute l’aristocratie européenne venait profiter de la douceur du climat. Tsars, impératrices, grands-ducs s’y sont fait construire de spectaculaires palais, lorgnant vers les styles classique et palladien quand les architectes n’imitaient pas le gothique vénitien ou la Renaissance. Sur le sentier du cap Martin, derrière les façades et les belvédères noyés dans la pinède, flottent les fantômes de l’impératrice Eugénie, Sissi, Coco Chanel ou Le Corbusier dont on découvre en chemin le «cabanon»: ici l’architecte passa un dernier été de bonheur ensoleillé. Au cap d’Ail, on emprunte le «chemin de la solitude» vers la plage de la Mala, avant de remonter vers les effluves de jasmin du jardin Sacha Guitry. Plus haut, la villa des frères Lumière, construite en 1902, est aujourd’hui transformée en centre de vacances. Quant aux imposantes demeures aux extravagances rutilantes avec dômes et façades sculptées, où séjournèrent Greta Garbo («The Rock»), Churchill («Capponcina»), Sacha Guitry («Les Funambules»), elles font oublier les laideurs modernes rencontrées en chemin.

A quelques encablures, voici Saint-Jean-Cap-Ferrat. Une «main verte tendue dans la mer» qui sépare Beaulieu et Villefranche-sur-Mer. La discrétion étant ici l’expression même de la vraie richesse, ce cap recèle aussi dans sa pinède odorante de splendides demeures. Mais son sentier du bord de mer reste des plus sauvage et d’une authenticité surprenante. Dans cet éden de 200hectares, on se fraie un passage à travers des falaises calcaires. Seul le grand hôtel du cap Ferrat ose s’approcher avec discrétion. Au départ de la pointe Pilone s’égrènent petites criques cachées et pentes douces à l’abri du vent. Dans cette zone si convoitée par les promoteurs immobiliers, ni route, ni étal, ni parasol. Que des arbres, des bouquets d’herbes odorantes et la Grande Bleue. On terminera ce périple au sentier du cap d’Antibes. Au pied de la vieille ville et de son entrelacs de ruelles aux géraniums en cascade, le sentier des douaniers rejoint la pointe sud de la presqu’île. L’étroitesse du chemin, combinée par temps de mistral à des coups de mer redoutables, en fait un parcours plutôt sportif. Mais superbe. De retour vers Nice, une halte s’impose au palais de la Méditerranée dont l’ancienne façade Art déco trône devant la promenade des Anglais. Fraîchement rénové et reconstruit après des années de palabres, le mythique casino, temple des arts et du jeu des années folles construit en 1929, rutile en nouvel hôtel-casino de luxe. Dans un autre registre, les fins gourmets de cuisine provençale se rendront à l’Estocaficada près du marché du cours Saleya pour faire du shopping.